La valeur patrimoniale des îles vient du fait que la flore qu’elles abritent présente des adaptations surprenantes afin de résister au vent, au sel, à la sécheresse. Ces espèces végétales constituent des ensembles adaptés, intégrés, résistants aux conditions, climatiques, géologiques et écologiques contraignantes.


 
 

Aller chercher l’eau douce au plus profond de la roche
Le Perce pierre ou Crithme maritime est une espèce halophile présente sur les rochers les plus proches de la mer ou les plus soumis aux embruns. Ayant tout de même besoin d’un peu d’eau douce pour survivre, il est capable, comme son nom l’indique, d’aller chercher l’eau douce en profondeur dans la roche grâce à un système racinaire particulièrement développé, pouvant atteindre plusieurs mètres. Cette espèce présente également des feuilles cireuses et succulentes qui sont une adaptation contre l’effet corrosif du sel et pour éviter une transpiration trop importante. Ces feuilles contiennent des cellules pouvant stocker l’eau pour résister à la sécheresse.

 

Des poils pour être au frais
Sur les îles
, beaucoup d’espèces ont une apparence grise telles que la Cinéraire maritime, les immortelles, ou encore la Germandrée purpurine. Cette couleur est due à la présence de poils ou de duvet sur les feuilles et la tige formant une protection contre le sel mais aussi une couche isolante de la chaleur, réduisant l'évapotranspiration. Ces poils permettent également à la plante de capter l’humidité ambiante de la nuit indispensable pour survivre à la chaleur de la journée.
 

Piquante, poilue, coriace, elle résiste…
Chez l’Astragale de Marseille
, pour résister au vent et aux embruns, le port en coussinet est également de rigueur afin de maintenir un microclimat plus frais et favoriser des racines très développées allant chercher loin l'humidité. Ses feuilles sont constituées de toutes petites folioles, étroites et poilues, pour limiter l’évapotranspiration. Mais l’astragale va plus loin dans son adaptation à limiter sa surface foliaire car au plus chaud de la saison ces folioles vont tomber, la tige centrale se durcir et devenir une aiguille, ce qui lui vaut le nom de « coussin de belle mère ».
Son port en coussinet associé à cet aspect piquant présente également un avantage évident que l’on appelle l’effet "nurserie" : les graines de l’astragale vont tomber au pied de la plante mère, au frais mais également à l’abri des phytophages où elles vont pouvoir mûrir avant d’être disséminées.

  © C. Girard

Afin de multiplier ses chances de survie, le Lis des sables présente lui aussi une adaptation particulière puisqu’il possède deux types de reproduction : une reproduction asexuée souterraine, au frais, grâce à son bulbe et une reproduction sexuée grâce à la production de graines noires qui vont se disséminer sous l’effet du vent et de l’eau. Ces deux types de reproduction demande énormément d’énergie et c’est la raison pour laquelle, lorsque les lis fleurissent, toutes leur feuilles sont desséchées et de couleur paille, toute l’eau nécessaire étant utilisée pour la reproduction.

 
Des parfums pour échaper à la sécheresse
Les plantes aromatiques, telles que le Thym ou le Romarin, ont également élaboré une adaptation au climat chaud. La nuit, elles produisent des huiles essentielles qu'elles vont libérer pendant la journée. Cette évaporation d'huile va consommer de la chaleur et créer une brume autour de la plante qui la protège des rayons du soleil et crée une ambiance plus fraîche.
 
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